À la redécouverte du Karité avec la marque gourmande Kanité
À la redécouverte du Karité avec la marque gourmande Kanité

Valorisant le travail artisanal des femmes africaines, la marque Kanité est une source d’inspiration. Rencontre avec sa créatrice Kani Konté.

Comment a démarré l’aventure Kanité ?

Kani Konté : A l’âge de 25/26 ans, je me cherchais. D’origine malienne, je voulais connaître mon histoire. Pour être complète et me connaître totalement, j’estimais qu’il fallait connaître mes origines. Je me suis donc rendue au Mali. Là-bas, j’ai découvert une association de femmes travaillant dans la fabrication du karité. Elles m’ont partagé l’histoire du karité ; de A à Z.

Quand j’étais petite, je ne voulais pas me mettre du karité. A travers ces femmes, j’ai redécouvert le karité. J’ai notamment appris qu’on pouvait en manger. Ces femmes l’utilisaient partout.

Elles m’ont montré tout le processus de fabrication du karité : des champs à l’usine de production.

Regroupées en association, elles ont plus de pouvoirs et sont mieux reconnues. Ensemble, elles ont plus de poids. Elles peuvent plus facilement négocier et faire valoriser leur travail qui est énorme. En effet, on sous-estime tout le travail qu’il y  a derrière la fabrication du karité.

                                                  

Que vous a apporté cette rencontre ?

K.K : Cette rencontre m’a apporté beaucoup d’émotions. Je découvrais mon pays, mes origines. Je me rendais compte que ces femmes - vivant dans des conditions assez difficiles souvent avec des maris polygames - arrivaient à subvenir à leurs besoins grâce à ce travail. Ce métier est valorisant pour des femmes qui n’ont jamais été scolarisées. Cela m’a émue, beaucoup touchée. J’ai voulu les aider. J’ai réfléchi à la façon dont je pouvais le faire. J’ai commencé par leur acheter du karité que j’ai mélangé avec des huiles essentielles car je voulais rester dans le naturel.

J’ai commencé à vendre ces produits re-packagés dans des ventes de comités d’entreprises et via le bouche à oreille.

Mon but était déjà de créer une marque de cosmétiques internationale mais au départ je n’avais pas les moyens ni assez d’expérience professionnelle donc j’ai démarré par des ventes privées.

Pendant 3 ans, j’ai été salariée en tant que chef de produit, ce qui m’a permis d’acquérir de l’expérience puis j’ai enfin pu créer ma marque. J’ai suivi une formation dans les cosmétiques bio et naturels. Dans mon projet, j’ai aussi été accompagnée par la formation Créajeune de l’Adie (association pour le droit à l'initiative économique). J’ai participé à des concours pour me motiver. J’ai été récompensée par le concours Votre Vie en Vert d’ ENGIE et j’ai gagné le concours Pitch ta boîte de l’ADIE. Cela a été un vrai coup de boost car j’ai vu que des gens croyaient en moi.

 

Quelle est l’ambition de votre marque Kanité ?

K.K : Mélanger le savoir-faire des femmes africaines et la très bonne réputation des laboratoires français en terme de cosmétiques. Avec ma marque, je veux aussi faire voyager et proposer des produits gourmands qui feront plaisir aux femmes dans toute leur globalité. Fin 2017, j’ai pu proposer à la vente la crème Nuage de chantilly et le baume à barbe La douceur du Mâle.

Il a fallu 10 mois pour développer dans un laboratoire français ces 2 produits qui mettent en avant des notions de plaisir et de gourmandise.

Les matières premières viennent d’ailleurs. Ces produits valorisent le savoir-faire de femmes. Celles du Mali pour le karité, du Sénégal pour l’huile de baobab et de l’Egypte pour l’huile de nigelle.

Une harmonie a été recherchée entre ces 3 ingrédients qui composent les produits Kanité.

Mon ambition est de montrer à la population française le travail de ces femmes.

En décembre 2018, j’ai pu lancer la commercialisation d’une brosse à barbe vegan à base de poil de cactus. Pour cela, je travaille avec des artisans d’Allemagne qui respectent des valeurs environnementales responsable et éthique.

Ayant un frère handicapé, j’ai conscience qu’il est gratifiant pour les personnes handicapées de travailler. Kanité travaille donc avec un EZAD (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) qui emploie des personnes handicapées.

Leur mission est de coller des étiquettes sur les bocaux.  A terme, mon but est que l’on puisse ensuite récupérer ces pots en plastique pour les réutiliser. Je suis en pourparlers avec un EZAD de Lyon pour mettre en place ce projet.

 

Pouvez-vous nous parler du dernier né de Kanité ?

K.K : Il s’agit de Perle lactée. Ce produit est un gommage ayant un format de 200 ml. Il a la même base que la crème Nuage de Chantilly avec en plus des graines de karité.

Cette crème onctueuse n’est pas du tout agressive. Elle peut être utilisée sur le corps et le visage.

Quels sont vos projets ?

K.K : Développer la marque à l’international. Je pense à l’Afrique qui a beaucoup de potentiel. En Europe, je pense à l’Allemagne, 1er consommateur de produits bio. J’aimerais également que les produits Kanité soient commercialisés dans les pays du Golfe et au Canada.

Mon prochain voyage au Mali est prévu pour février. J’ai hâte de revoir ces femmes battantes et courageuses !

 

Posté le : janv. 19, 2020
Posté le : Blog
Auteur : Princesse Ameerah

Laissez votre commentaire